Le 04/08/2009.
On se dissout du temps qu'il reste à vivre et de celui pour pleurer. Les âmes portent leurs origines dans leurs veines et je pourrais rester là des secondes entières encore à écrire sans réfléchir au sens que je voudrais bien donner à mes mots.
Les deux jours passés ont été guidés au rythme des pauses clopes de la fille du 2ème étage, de la cantine le midi avec les jeunes de la boîte et des badges qui comptent nos heures de travail. Le monde de l'entreprise me paraît tellement ennuyeux mais si reposant. Reposant parce que je ne pense pas : à l'année prochaine, à que(s) Master(s) choisir et s'il faut vraiment faire un choix, à Antov, ces yeux bleus, son chapeau de paille, son Louvre, cette soirée, cette soirée il y a quelques semaines déjà, à Hugues qui me déçoit dans l'absence et parce qu'elle pèse, à Julien peut-être un peu aussi et en fait à ce putain de spectacle qui n'avance pas parce que je n'ai pas trouvé l'impulsion qui me rendra de nouveau créative. On me demande de rentrer des données, d'informatiser, d'archiver les dossiers, de traiter le courrier. On me demande, on m'explique, je fais. Elle dit que je comprends vite. Et je ne pense pas, (juste) à ce régime et la bouffe qui devient obsession.
Et le pire dans tout ça, c'est que j'écris ce texte foireux et merdique dans un bureau vide. Et que le temps coule encore et se cumule sur ma carte qu'il faut pointer quatre fois par jour.
Hier matin, au cinquième étage, j'ai entendu la voix de la sœur de Marich passer devant les portes de l'ascenseur. Et je l'ai vu passer en coup de vent. Je l'ai reconnue. Le ventre s'est serré. Le sang n'alimentait plus. Et comment je n'ai pas pensé qu'elle travaillait là! C'est plus tard que j'ai compris pourquoi j'avais atterri dans la boîte. A la pause de 16H, je me suis cachée derrière des mèches de cheveux quand elle est arrivée. Finalement, elle est venue, souriante, dans le bureau 620, me dire 'T’aurais pu venir me dire que tu bossais là!'.
Ici, là, ces déictiques me font hurler de rire. Oui physiquement je suis là bien présente, mais l'esprit est loin, il divague sans cesse à la recherche de cet ailleurs qu'il me tarde de choper par le cou.
C'est fou comme les gens se lassent et sont lassants. C'est fou comme le monde m'interpelle parfois. En ce moment cependant, ce n'est pas la peur du vide non. C'est cette envie de Paradis perdus dans les cimes des vagues à l'âme.
La lumière blanche fut. Je nais d'un amour naissant, d'une mélancolie prématurée. Je mourrai de trouille de n'avoir pas assez vécu. [18H11]