Bien. Tout ça est terminé. Je reste bée devant le clavier. Vidée comme depuis quelques jours en fait. Je ne sais pas bien par où commencer. Je veux faire les choses bien, m'appliquer. Arrêter le racontage. Je déteste ça. Il faudrait se concentrer encore. Etre.
Juillet prévoit déjà d'être infernal. Comme les enfants. J'ai passé ces deux derniers jours à flâner du côté de Mouffetard et du jardin des plantes, premiers résultats en tête, en sac de billes. Des enfants braillaient par dessus le toboggan du parc et j'évite au maximum de penser à ces deux mois de faux été. C'est pour la bonne cause, pour l'Australie - je crois - elle se dessine doucement, mais avec Hugues et c'est bien là le plus important.
Ma vie a été un fourre-tout ces derniers mois. Cette impression que tout a évolué, et puis plus rien. Et puis le vide, le vide des révisions, de la table basse où je travaille, de ce studio du 11ème arrondissement qui crie un peu trop pour moi maintenant. Il y a ces rencontres avec des garçons bien, des garçons avec qui je pourrais vivre de jolies choses s'il n'avait pas déjà des copines depuis quelques années. Des garçons assez stables, comme ce qu'il me faudrait. Des garçons qui aiment la culture aborigène, qui font du cinéma, qui me trouvent jolie et sûre de moi. Des garçons.
Cette vie est dingue. Cette vie que je mène. Complètement dingue. Tout s'enchaîne sans réel temps de pause, tout s'enchaîne et s'emboîte aux minutes près. Tout fonctionne en serrant le temps. Les devoirs à rendre, les dossiers à envoyer, les examens à apprendre et ceux où le temps manquent, les examens qui se chevauchent, les douches du matin, les nuits sans sommeil, les verres d'alcool. Il n'y a que mois jours - tout soit création. Je veux aimer tu sais, aimer et puis apprendre l'instant présent. Je veux rire aux éclats parce que j'ai oublié. J'ai oublié la sensation d'abandon depuis quelques années déjà. Je n’ai jamais su ce que ça faisait au bord du cœur d'avoir des bras pour réchauffer les nuits d'hiver, d'avoir des yeux pour sourire aux clairs d'été - si, sans doute, Antoine, un jour. Je n'ai jamais vécu ce bonheur amidonné, cette légèreté acidulée. La douceur. Un zeste de citron dans l'eau pour vivifier les sens-ations. Il y a trois ans, je cumulais toutes mes vies parallèles et c'était bon. Les courses dans le métro, les attentats temporels, la vie rapide. Aujourd'hui, je cumule tout en une seule vie et ça ne me va pas, ça ne m'a jamais été. Je dors debout mais la nuit, si je ne la prolonge pas, j’attends que ça vienne. La paresse s'est incrustée sous ma peau parce que je suis fatiguée - si fatiguée - de courir après ce que je n'atteindrai de toute façon jamais. Courir après ces chemins alternatifs qui de toute façon ne peuvent pas appeler au bonheur puisqu'ils ne sont que des moyens dérivés de se faire une place auprès de cette communauté d'Artistes reconnus. Des chemins de traverse par ce qu’on n’a pas le choix. Manon me dit de lâcher cette putain de Danse. Elle sait elle. Elle comprend, elle l'a vécu, elle arrête. Elle lâche. Elle veut une grande maison avec un chat et un amoureux. Et c'est tellement plus facile. Aujourd'hui, je veux le rêve. Ne pas espérer d’atteindre l’inatteignable non, mais me saisir de tout ce qui dépasse.
Commentaires :
Re:
(En tous cas, ça me fait plaisir de pouvoir te relire, mon accès internet étant plutôt limité, ces temps-ci. Et si je trouve des mots pour toi, je reviens, promis)
Re:
Ne te sens pas désolé. Il n'y a peut-être simplement rien à en dire!
C'est déjà beaucoup, de savoir que tu es toujours là.
Re:
Toujours la, oui.
Souvent discret, mais jamais bien loin...
(Je ne m'attarde pas, je meurs de chaud, et en plus, je commence deja a maudir ce clavier qwerty)
stupidchick