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Et du coeur à tes levres

Mercredi 22/04/2009

En jetant un œil sur les cahiers qu'il m'a prêté toute à l'heure, au début de l'après-midi, en les feuilletant, son odeur transperçait. Cette odeur que seule j'aurais pu saisir à ce moment-là parce qu'elle n'était presque pas présente, presque insaisissable, presque indolore. Mais moi, moi j'ai respiré au bord juste au bord des pages parce que ce n'était pas beaucoup plus loin qu'elle était. Cette odeur. C'est important aussi l'odeur il m'a dit lorsque nous étions dehors toute à l'heure, à la table du jardin. Je lui ai dit que oui bien sûr je savais qu'il trouvait ça important, tu dis même l'alchimie. Oui c'est ça. Je sais, bien sûr que je sais. Peut-être qu'en effet la vie est cyclique et qu'on revient à parler de ces choses qu'on sait déjà, qu'on a peut-être oubliées mais dont on a déjà parlé. On s'est mis à parler de ceux du lycée, à rigoler de cette fête qu'il prévoit de faire cet été pour nous réunir et qui, on le sait, tournera sans aucun doute aux règlements de compte, aux psychodrames, aux amitiés infidèles qu'on s'était certainement juré à 12 ou 15 ans pour certains et pour d'autres dès la maternelle. On parlait donc d'Antoine, j'ai demandé à voir ses photos et je le trouvais beau. Bien plus qu'au lycée. Il était beau à côté d'elle. On s'est rappelé comme Antoine avait cru un jour qu'on était ensemble avec Hugues. Oui parce qu'il nous avait vu deux jours de suite tous les deux ensemble. Il m'avait dit "c'est dommage, j'aurais bien aimé pour lui qu'il prenne tout ce plaisir que tu me donnais". Ca n'était pas classe non, mais au fond, je sais qu'il n'était pas méchant. J'ai tellement l'impression de savoir qui il est Antoine. Quand cette semaine, ce couple du lycée à crier mon prénom depuis le jardin public en face des grilles du jardin, quand ils me disaient qu'il y avait de l'eau dans le gaz entre Antoine et elle et qu'il ne se gênait pas pour le montrer, je savais au fond de moi qu'il fallait bien que ça arrive, qu'il n'était pas fait pour ça, les longues histoires d'amour qui durent qui durent depuis ses 18 ans, ça arrivera. La rupture.

Quand je suis remontée, j'ai vu sur mon lit les coussins qu'Hugues avait déplacé comme toujours lorsque nous nous y posons, lorsqu’il se met à cette même place, dans cette même posture, comme toujours il ne les remet pas en place et comme toujours je ne les bouge plus jusqu'au soir, lorsque son odeur - particulière et immanente - s'y est imprégné.

Ecrit par lilou, le Dimanche 10 Mai 2009, 14:29 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

May
13-05-09 à 15:15

( moi aussi,  je m'attache à des odeurs. Ce sont des marques infinis de l'autre...  ) 

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
13-05-09 à 21:21

Re:

(Infinies oui... je la reconnaitrais entre toute. La sienne.)