Mardi 23 Décembre 2008.

Je prends sur moi, je recommence à mentir et dès que je sens l'angoisse arriver dans le ventre, j'essaie de ne plus penser à rien. Je chante à voix haute, me concentre sur les paroles, tâche d'oublier. On en revient toujours à ça. Tout ce que je touche, je l'électrise. Je voudrais recommencer à écrire mais je ne sais plus, je voudrais savoir Danser,  vraiment, et je me rends compte que je suis loin du compte. Je voudrais savoir être tendre, délicate et intense mais je ne sais pas faire les trois à la fois. Je voudrais être disponible mais je me plante toujours de priorités. Je voudrais prendre les décisions que je sais bonnes. Je voudrais ne pas m'endormir seule ce soir, et les jours suivants aussi. Mon CV est séduisant mais il est seul à l'être. Je voudrais avoir le courage que je n'ai pas. Je voudrais pouvoir parler de moi à nouveau en sachant me protéger. Je voudrais qu'on n'ait plus peur de moi. Je voudrais savoir à nouveau analyser les gens, ne pas me contenter de ressentir les choses avant qu'elles n'arrivent.

Je sens que Noël ne sera pas celui qu'il devrait être cette année. Je les regardais tous aujourd'hui, assis à la table, ils n'allaient pas bien. Et moi, j'essayais encore de me cacher sous des sourires. Je ne pensais qu'à une chose. Me barrer le plus loin possible. On en revient toujours à l'Australie. Je voudrais tellement - m'envoler - migrer jusqu'à l'infini des sentiments. Sortir de l'eau m'enfuir dans l'horizon claquer la porte.

* Aujourd'hui c'est Noël et le goût n'est pas là. Ni la neige, ni l'esprit de famille, ni même les cadeaux. Aujourd'hui c'est Noël et j'ai l'impression que rien n'a été préparé – ça ne sentait pas la fin d’année à Paris. En rentrant de Londres, Jude l’a dit on n’a pas l’impression que c’est Noël ici. Ils s'attendent à ce que ce soit si bien cette année, et j'ai cette foutue impression que ça ne le sera pas. *