Lundi 29 septembre 2008.
Tu
trembles
encore, petite fille. Même avec le temps qui passe, et tu le vois
passer quand deux amoureux prennent un petit déjeuner sur la terrasse
au bord
de ta fenêtre en face le dimanche matin, même avec le temps tu trembles
encore.
Ton ventre se serre comme la première fois. Ton ventre se serre comme
fin mai,
début juin et toutes ses nuits sous la paupière ouverte. Tu trembles et
tu n'es
pas refaite. Tu vois bien que l'été n'en était pas un. Tu vois bien que
tout se
suit, tout avance ou du moins continue. Une suite, pas forcément
logique mais
une suite ininterrompue. Sans pause. Ou justement si ; complètement sur
pause depuis qu'il est parti. Tu l'aimes, tu le
sais, tu ne t'en caches pas. Tu l'aimes et ça fait mal d'aimer. Tu sais
bien
que tu n'as jamais suivi les modes d'emploi, les recettes, les manuels.
Tu as
toujours tout fait à ta sauce. A vue d'œil. Mais tu ne vois plus rien.
Tu t'es
perdue dans cet amour sans plus le moindre retour. Il a aimé entendre
ta voix,
petite fille. Alors tu as ravalé les larmes qui coulaient derrière tes pupilles. Et non, tu n'avais rien à lui demander en particulier. Juste entendre sa voix, sa voix éthérée. Entendre tout ce que tu avais perdu et qui te manque, chaque nuit de chaque jour. A chaque seconde. Tu serres les dents, ta mâchoire tire. Ça te fait mal. Tu serres les dents pour ne pas geindre. Pour ne pas sangloter que tout est injustement de ta faute.
Commentaires :
Re:
Pareil. Vraiment. Un peu trop enfoncé ce bouton, au point de ne plus connaître le play; ou parfois par bribes, amis c'est tellement rare. Je ne sais plus. Juste qu'il faut que ça cesse pour moi, pour nous. Je crois qu'au fond on ne va pas pouvoir continuer comme longtemps. Tu ne crois pas toi? Enfin je sens que ça me pourrit, que je me lâche la main petit à petit. Et s'en est trop. "pour moi ma vie est sur pause, parce que je vois le temps qui passe, il est long et d'un autre côté si court. Et je laisse défiler les mois sans que rien ne se passe." Oui, il faut faire des choses, agir. Faire, même si l'on défait après.
Et puis je voulais dire, merci d'être là, tes commentaires sont toujours aussi réconfortant à lire.
Sourires. (quand même!!)
Re:
Oui, au final. Parce que maintenant, on ne sait plus comment tourner les choses. Alors one ssaie autrement, mais ça ne change rien. C'est toujours aussi prenant je crois. Je suis sûre.
Quand même.
Ce que je dis ne sert décidément à rien, mais si tu savais comme je me sens proche de toutes ces sensations-là, comme j'aimerais grandir et trouver des solutions, comme j'ose espérer que ce ne sont que des maux de petite fille, de celles que l'on cessera d'être un jour, comme j'espère, ouais, secrètement. Je n'en peux plus, je n'en veux plus, de ces dépendances absurdes de ces sanglots étouffés.
Tout pareil, donc.
Re:
Ca ne sert pas à rien. Je réalise que beaucoup sont dans cette situation là en ce moment; ce n'est pas réconfortant de se l'imaginer non, je ne me sens pas moins seule non plus, mais ça à quelque chose de profondément solidaire je trouve. Indépendemment de nous. Je ne veux pas ne plus être un jour cette petite fille, parce que je crois qu'au fond c'est elle qui me maintient de jour comme de nuit quand tout lâche. Mais moi non plus je n'en veux plus de tout ça. Et pourtant malgré tout, j'ai l'impression que ça me colle à la peau.
Merci. Pour ce sentiment donc.
vig