* 29 avril 2008, Le pantalon, Paris Vème
Vendredi 02 mai 2008.
J'ai encore vingt ans, la nuit est déglinguée. Le calendrier indique 28 avril 2008. Je bois le vin blanc à la santé des primés aux Molières. On sort dans les rues de Paris. Il s’arrête donner quelques pièces à cet homme, sans doute un peu sale. Celui-là trie un jeu de cartes. Alors il nous explique la signification de chacune d’entre elles. On a tous les trois tiré des As. Comme dans un joli scénario. Il est mon cinéma à moi. Je tourne sur moi-même, mes bras sont des hélices. On chante les Beatles dans Bastille. J'attrape sa main. En rentrant la Vodka m'assomme vite dans le lit. Une nuit écoulée. Il me souhaite à peine ce putain de jour et il a peut-être raison. Il ouvre les volets, se fume une clope à la fenêtre et sort en me laissant, nue, dans le lit. J'aurais voulu m'enfuir la tête sous l'eau juste pour oublier que le temps a raison de moi. Toujours. Le temps est pas seulement, l'examen aussi. Mon temps m'échappe. Ma vie n'appartient plus qu'à ces secondes qui courent et qui se fracassent contre des murs trop hauts, trop durs. La seule respiration de la journée était le tournage. J'arrive la première, impatiente. Il y a ce garçon qui était dans ma classe d'Actorat. Les cheveux en plus, et ces taquineries toujours. Lui qui m'appelle Lucie la blonde comme ils le faisaient. J'ai l'impression que ça me poursuit. Tous ces imprévus qui me rattachent à cette année-là. S'en est presque troublant. Il y a eu la demande du réal Lucie, passe au premier plan. Ces faux rires qu'on devait jouer, les verres qui claquent les uns contre les autres. En arrivant à Luxembourg, les autres sont là à m'attendre avec de grands sourires. Ils ne comprennent pas. Que c'est une journée où je sens le temps qui fait tout sauf me tendre la main. Il me tire le corps. S'échappe de moi. Je sens m'engloutir dans les méandres du doute. * L'année dernière il y avait eu la scène, la Danse, à la Foire de Paris. Et puis cette année les caméras. Chaque anniversaire, il y a mes Arts. Sourire. Maintenant j'ai environ vingt ans. Et je me suis rendue compte hier que je me voyais encore dans la dizaine inférieure. Sans le vouloir. Ou peut-être que si, au fond.
Commentaires :
aubes
Joyeux anniversaire?!
Joyeux été.
Joyeuse année.