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Tes trottoirs m'aiment un peu trop

/ Panthéon, Juin 2008 /

Mercredi 2 Juillet 2008, 19h54. Paris détale. C’est la première année que je repars en Province si tard. C’est la première année aussi depuis le Bac que les cours se terminent le 28 juin. Cinq jours pour moi. Deux jours de soldes, une nuit blanchie après la scène, cinq jours de Paris le soir, deux jours de ballades à l’hôtel de ville, quelques soirées au canal. En profiter depuis déjà quinze jours. Les trois restos en une semaine. Des bisous sur la bouche, des auberges espagnoles, un flirt polonais, les bouffées de Clément. * Alizée m’a aidée a transporté mes bagages lourds. Les gens nous regardaient comme si on partait en vacances. Alors j’ai essayé de m’imaginer quelques secondes. Où je pouvais bien aller ? Tout m’aurait été je crois. Tout sauf cette ville de mon enfance. Parce que maintenant je ne dis plus Je vais à Paris mais Je rentre à Paris. Au fond, je ne me sens plus trop chez moi dans cette Province. Et à Paris rien ne nous appartient vraiment. Cette impression d’être un peu vide. De ne pas être de ces vagabonds solitaires qui ne s’attachent à aucune ville du monde, qui appartiennent à la fois au monde entier et qui sont à la fois libres comme l’air. Non une espèce d’imposture. D’être chez moi nulle part. Une sorte de transition. Et pourtant j’avais ce billet de train dans la main qui prouvait bien mon départ. Vers là-bas. En sortant de mes 22m² quelques minutes avant, j’avais dit au revoir à l’appart, j’avais dit au revoir à Rimbaud qui restait placardé au-dessus du canapé. Alizée m’a dit qu’elle s’en occuperait bien. De quoi ? De Rimbaud ? ! Presque un an passé ici. Et je ne m’en lasse pas. De cet appart en plein cœur du Sud Ouest de Paris, de Bastille. La petite fille instable a maintenant quelques habitudes. Dans le quartier : le traiteur chinois, le Trucbidul avec les Naz, et en plus il y a de jolis souvenirs autour de ces murs : Clément, la soirée fondue au chocolat, les dernières minutes de 2007 ou les premières de 2008 je ne sais pas, ces personnes qui ont dormi dans le canapé, les bouteilles vidées au-dessus de l’étagère, le petit voisin qui nous avait surpris avec Pablo, les crêpes, Anne complètement bourrée, moi complètement bourrée, l’exposé de Flaubert, mes nuits à analyser Emma Bovary, l’impasse sur Balzac et Zola, les nuits sous les draps à lire Thilbaut de Montaigu, les allés retour au cyber café pour imprimer, les pâtes carbo, la Musique, les Beatles, son Ray Charles, notre Jazz, le premier code d’entrée 128A du début de l’année, le gardien qui a une tête d’alcoolo, … Je suis montée dans le train, et juste avant, j'ai dit que je comptais revenir d’ici deux ou trois semaines.

Dimanche 06 Juillet 2008. Je ne peux avoir que de bonnes surprises pour cet été qui ne passe pas dans la gorge. J'ai la nostalgie de l'air parisien. Ca me manque terriblement. Je ne me suis jamais sentie aussi proche de Paris. Paris ne m'a jamais autant manqué. J'en viens à mépriser cette région de mon enfance. Je savais qu'il pleuvrait en arrivant ici. Ca n'a pas manqué. J'en viens à mépriser les gens qui y vivent. Les ambiances sont électriques chez moi. Je ne passerai pas les deux mois comme ça. L'été m'aura achevé avant et Paris me fuit. * Je comprends ces cinéastes qui s'attardent sur Paris. Je les comprends et on voudrait devenir comme eux. Et je voudrais devenir comme eux. J'écoute les BBB en boucle. Sans doute parce que ça me rappelle Paris. Bien plus que ça. Ca me rappelle quand on est jeune. A peine 18 ans. Quand on se fout de tout et qu'on vit sans pointillé. Ca me rappelle quand la vie court après nous parce qu'on va si vite. Ca me rappelle quand on Danse au milieu de la nuit, quand on boit au goulot et que nos corps se gorgent d'alcool. Ca me rappelle quand on ne répond plus aux parents au téléphone. Ca me rappelle les clopes qu'on enchaîne en les appréciant trop fort. Ca me rappelle quand on se finit à la Vodka pas cher.

Quand j'te quitte un peu loin
Tu ressembles au chagrin
Ça m'fait un mal de chien
[Marc Lavoine, Paris]

Ecrit par lilou, le Lundi 7 Juillet 2008, 22:51 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

ecilora
ecilora
07-07-08 à 23:01

Moi j'irais bien du côté de Bastille voir ces murs et ces meubles! :) Quant à chez toi. Quant à Paris. Il y a des jours où je voudrais tellement. Ne pas décrocher aux coups de téléphone des parents. Ne pas prendre la peine de les rappeler et juste souffler pour les avoir quand je le veux. Mais ce n'est pas le cas. Et quand je rentre, je rentre chez eux.
Non, je ne me propose pas d'invitations...

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
09-07-08 à 23:17

Re:

Rentrer, rentrer chez eux. Rentrer normalement, c'est quand tu te reposes. Non? Rentrer c'est pour souffler, pour le WE ou les vacances. mais là non.

Propose toi, tu as raison. A la rentrée?


 
exvag
exvag
07-07-08 à 23:24

Avec tes yeux, je suis sur que n'importe quel endroit peut être rendu beau.

 


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
09-07-08 à 23:16

Re:

Merci. Beaucoup.

Malheureusement je ne crois pas. Je m'émerveille beaucoup, souvent. Mais je n'arrive plus à apprécier l'endroit dans lequel je vis en ce moment.