J'aimerais être une femme du monde, j'ai toujours pensé que je le deviendrai. J'ai toujours eu l'intuition que je ferai Sciences Po ; mon père a toujours eu l'intuition que je serai journaliste, reporter, que je partirai à l'aventure, un sac à dos sur les genoux et un appareil photo autour du cou. Dans le camion, il avait mis Santana à fond, on s'imaginait tapé sur une batterie. Le train n'avait presque pas de retard. Puis, il a mis la Radio. Et j'avais des larmes au bord des yeux. En entendant le fils. Il avait raison. C’était un combat pour la Liberté. Et ça l’est toujours, parce qu’il y a TOUS les autres. Ca me touchait depuis quelques temps déjà. Plusieurs mois. J'avais une rage dans le ventre. J'aurais aimé être à Paris cet après-midi à 17h. Devant l'hôtel de ville. Sourire avec d'autres. Parce que hier soir, je ne savais pas qui appeler pour dire que j'étais heureuse, tellement. Je ne savais pas qui serait aussi enthousiaste que moi. Alors tant pis si je passe pour une fille qui. Intensité d’un moment attendu. Un instant de Liberté.
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom [...]
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom [... ]
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom [...]
Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
[Paul Eluard, Liberté]
Il reste le SIDA à battre. Et pas que.
Commentaires :
Re:
3000 je crois. Je ne voudrais pas dire de bêtises, mais je crois avoir entendu 3000 autres otages. Bien sûr, on ne peut pas se réjouire complètement parce qu'ils sont là. Enfin non, parce qu'ils ne sont justement pas là, libres. Mais quand même. Elle est le symbole du martyr libéré, et ça ça compte. Je crois du moins.
Merci d'être passé, et oui Santana, ça déchire... surtout à fond!!!
Re:
Ah oui et puis aussi, tu as raison en ce qui concerne l'information ;)
Au Ski Lanka, il y a également beaucoup d'otages, et pourtant le grand public ne le sait pas. Parce que les médias n'appuient pas ces évèenements. Conclusion, nous n'y pensons pas...
A celui qui croit tout est permis ...
Re:
Après oui, après ça fait sourire. Mais quand même la voix de Lorenzo m'a fait pleurer, j'avoue. Plus que les autres c'est vrai. Sans doute parce que c'est à travers lui en réalité que la suvais.
libre...
Sur les sentiers éveillésParce qu'elle n'a pas de prix!
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom [...]
Très beau poème et de circonstance.
Femme de gout dans tous les cas! ;°)
Re: libre...
Merci beaucoup :$
A vrai dire c'est une des premières choses auxquelles j'ai pensé en apprenant la nouvelle. C'est ce qui m'est venue spontanément. Ce poème est très beau, et je me suis dit que ce qui était le plus fou, c'est qu'il était toujours de circonstances, des années après. Il y a le terme jungle et tous els autres...
Merci beaucoup, encore.
alberto
"La plupart", parce que certains sont moins satisfaits en pensant à tous les autres otages (500, 1000... je ne sais pas) qui restent à libérer... Nous l'ignorons peut-être, mais lorsque nous sommes informés, nous y pensons c'est sûr !
N'empêche : Santana à fond ! top