Chercher dans ma vie quelques doux moments d'insouciance. Et n'y trouver qu'un matin sans réveil, parce que ça faisait une petite éternité déjà. Y trouver un sandwich libanais mangé devant le Panthéon, une glace sous un abris bus avec Marich et son frère PF, une heure à ne rien faire dans la pelouse de la promenade Plantée. Remonter le débardeur jusqu'à la poitrine et le jean au mollet. Trouver un seul chemin dans toute la pièce qui fait du bien à mon corps. D'ailleurs, beaucoup ont demandé à venir voir le spectacle, et j'ai refusé. Y trouver quelques infimes secondes sans penser à lui, réellement.
Y trouver une ballade au Pont Neuf hier soir, avec cet ami qui écoute sans broncher. Sur l'île Saint-Louis, les vagues de la Seine venaient s'écraser contre la berge. Nos pieds flottaient quelques mètres plus haut. Le regard souvent pensant sur un proche horizon. Je me retrouve face à moi-même et je crois que ce n'est pas si évident. Sur le bord, Luc m'encourageait. Il y a eu le portable éteint de Xavier - pace qu'il avait été si près de moi l'autre jour, sans qu'on ose quoique ce soit pas même un bonjour, le texto à E., parce que quand même il vote socialiste et peut-être qu'en effet j'ai manqué de diplomatie – peut-être, l'appel à Pablo. Rendez-vous. Ce soir, 20h, métro Etoile. Je serai en retard et lui plus que moi. Je ne m'attends à rien et c'est peut-être ça qui est bon. Ne rien prévoir. Pas même le petit haut et le pull à mettre autour du cou. Parce qu'il fait chaud à Paris. Je me trouve des excuses et des soirées pour me retenir d'appeler Clément si tôt. Deux jours, trois jours. Quel est le nombre de jours idéal à attendre avant de réentendre sa voix bercé les ondes?
J'voudrais mettre du rythme dans les mots, dans ma vie. Même si c'est un peu lent mais au moins que ça bouge. Je voudrais vouloir encore plein de choses comme avant. Je voudrais me prouver que je peux partir en Australie sans avoir peur de ne pas trouver la Danse là-bas. La licence de Cinéma m'ouvre ses portes mais je ne sais pas. La faire pourquoi? Parce qu'on m'a dit Tiens tu n'sais pas quoi? Klapisch était dans notre Fac! Mais je ne crois pas qu'il soit un de mes héros. La faire pour rajouter un cursus. Pour assurer un master qui puisse me plaire. Je flirte avec les couloirs de cette Fac dans le cinquième arrondissement de Paris et je m'y sens bien. Je me suis rarement sentie aussi bien dans un établissement. Il y a ces amitiés qui se sont créées au fil des jours et des cours de littérature. Ces amis qui sont tous un peu bizarre dans leur genre. Sans doute que moi aussi. L'amitié se déplace avec le temps et les kilomètres. Ces amis qui ne sont plus réellement en Province. J'appréhende les deux mois d'été et j'ai peur de ce que je vais y vivre. Il y a aura Thomas. Mais après? Les barbecues en famille, le limoncelo, les grandes étendues vertes, Mamie, les soirées sportives à la piscine qu'on prévoit et qui ne se font jamais, les cartes postales qu'on reçoit et jamais qu'on envoie. Les cartes postales qu'on reçoit et jamais qu'on envoie.
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ecilora