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Ces frontières qui cassent la distance

Le Samedi 12 Avril 2008 12H56 :

Se réveiller sous le regard de quelqu’un qui vous veut du bien. Le laisser dans les draps un peu froissés parce qu’il y a la Danse. Et qu’elle ne t’attendra pas si tu passes à côté. Avoir néanmoins envie de rester tout contre cette peau, douce, à moitié endormie. Passer une fois de plus pour l’intellectuelle, la cérébrale de la classe. Parler de Sciences Po à cette prof de Danse aux cheveux oranges et lire dans ses lèvres «C’est bien ». Ne pas trop comprendre. Ma vie n’a rien d’exceptionnelle. Pour les autres, pour ce commun des mortels. La chaleur du studio endors, ramolli le corps. Mon pas est rapide dans le métro, je bouscule les gens, cette fille. Pardon. Je tiens ses avant bras, elle met quelques secondes avant de me lancer un grand sourire. Deux stations, seulement, pour se reparler de la classe d’Actorat. De quelques projets qui ne se bousculent pas tant que ça. Je reçois des mails de celui qui se produit sur les nouvelles scènes du stand up. J’en aperçois un autre dans une série populaire française. On savait qu’il réussirait lui. Et une autre que j’aperçois en ce moment assise dans les couloirs de la Fac, sans que je n’aille la voir. Les 42 minutes du cours de Littérature sur les 2 heures. Je parle de Zola, il n’aime pas le romanesque. Je n’aime pas le réel. Cette retranscription de la vie sans montagnes russes. La prof essaie de me convaincre pourtant, mais j’argumente tout le temps dans mon sens. Ainsi va la vie.

En me réveillant dans un sourire, dans son sourire ce matin, je ne pensai pas qu’il y aurait cette fin d’après-midi dans les friperies de l’hôtel de ville avec mes cousines.

Au Louvre, on pensait voir Babylone. Et puis finalement. Les Danseurs du Conservatoire une fois de plus. Nous donnent envie. Pour leur technique, pour leur chance d’être dans ce lieu atypique entouré d’œuvres d’Art, pour le corps de cette petite Danseuse blonde si parfait. En me réveillant ce matin, dans les bras de Clément, je ne pensai pas non plus chercher à choper son numéro. Et puis voir son regard animé par les mouvements de son Danseur. Je pensai qu’elle avait de la chance. La mélopée d’un geste. La veille pourtant, j’avais appris à Clément l’en-dehors, il avait eu l’impression de mon corps désarticulé. Et pourtant pas tant que ça. Même s’il y avait ça. Lui n’est pas Danseur. Et il ne sait pas. Il ne sait pas qu’il y a cet énorme fossé entre nous. Il ne sait pas que je ne frémis pas comme avec l’autre qui n’était pas Danseur non plus. Et pourtant, je ris, je lis, il veut me voir détendu. Je ne suis ni amoureuse, ni attachée encore. J’entendais le sourire de Luc derrière moi qui ne comprenait rien à la Danse contemporaine. Et avec Anne, on analysait la technique des Danseurs, leurs intentions, leur état de corps. Celui si léger, l’autre qui ne projette pas [assez], qui est en force. J’avais cette putain d’envie d’être à leur place.  Un ami qui te tient le bras, la main, en vie, en sourire. Nos ventres ronronnent. Un boxer jaune fluo à remettre constamment en place. En me réveillant ce matin, je n’avais pas imaginé le champ de Mars sur le trottoir d’en face et la tour Eiffel en arrière plan à presque 23H. En bande. Avoir cette envie d’improviser sous les fontaines. Paris, nous n’étions que de petites poussières d’étoile dans ce Paradis. Et pourtant, nous étions bien là, bien ancrés sur ce sol. Nous faisions partie de cette nuit d’Avril.Une journée qui a été compliqué. L’organisation, tout ça.

Et s’endormir, seule. Mais surtout surtout serreine.

Ecrit par lilou, le Mercredi 7 Mai 2008, 17:03 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

Becky
14-05-08 à 14:34

 Ah, Miss tic, une grande artiste ;-)