Le lundi 17 mars 2008.
On se donne des rendez-vous. On se dit à demain sans chercher à se voir vraiment. J’entends des tonnes de " ça te fera du bien de sortir un peu, de revoir E., d’aller au ciné avec Pablo ". Et finalement. Je me cloître et j’ai tellement de pages à rédiger, d’explications à donner sur des centaines de phrases, d’autres à traduire. Tellement que je ne commence jamais vraiment. Je travaille encore dans l’urgence comme à chaque fois. Même si il y a toutes ces fiches bristols. Je viens de passer une nuit à refaire le monde avec Flaubert. A parler des fantasmes d'Emma. A moins que ça ne soit finalement des miens. L'Ailleurs, tout ça. Je descends les cinq étages de la Fac, j’ai le regard complètement vidé, mes pas sont lents. Je ne regarde personne vraiment. En sortant, il y a ce garçon. Ce garçon dont toutes les filles raffolent. Qui nous tracte avec un beau programme que je ne lirai sûrement pas, au mieux en diagonale. Je voterai pour lui mercredi parce qu’il est blond, beau, grand et qu’il s’habille bien. Parce qu’il faut bien qu’il y est un début à la futilité. La communication c’est des conneries de toute façon. Est-ce qu’on finira à droite ? Je sors d’un cours en ayant tout compris. Sensation agréable de se sentir adroite.
Alors que le Jazz me file du corps ce matin. Les CDs de cette prof que je ne supporte(nt) plus, accordés aux mouvements incohérents par lesquels elle commence tout le temps. Et puis il a fallu tirer le corps le plus loin possible. Tchaïkovski. Grand écart facial, ventre au sol. J’avais mal et c’était bon. Ca tirait aussi dans le corps, dans les cuisses, au bout des doigts. Un mal qui faisait vivement du bien. Cet autre tiraillement que j’aimerais virer de mon ventre. Parce que celui-ci s’incruste, encore plus loin que sous les pores. Sous l’épiderme de velours. J’aimerais qu’il foute le camp, qu’il me laisse respirer une bonne fois pour toute. La Musique me manque, la vie rose bonbon aussi.
Le mardi 18 Mars 2008, 16H18.
Je me rends compte que je suis orgueilleuse. De plus en plus. Est-ce que c’est être fort que d’être orgueilleux ? Je redeviens orgueilleuse et râleuse. J'aime ça. Redevenir un semblant de vie. Même parallèle. Je ne donne pas signe de vie si on ne m’en donne pas. Y’a un peu la peur de déranger aussi. Comme un petit enfant qui ferait la moue. Qui croiserait les bras en faisant la moue. Mais je n’ai plus 4 ans, il faut apprendre à parler avec les gens. La communication c’est des conneries. Arrêter de penser 5 minutes et faire ce que le corps dicte pour une fois. Juste une fois. Lui faire plaisir. * Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. L’esprit se sépare t-il du corps, du cœur. Moi je n’sais pas le faire. Et pourtant c’est ce qu’elle nous a demandé de faire toute à l’heure. De voler. Et je n’ai même pas voulu essayer. Sans doute parce que j’avais peur de prendre le risque de tomber encore plus bas. Que je ne le suis sûrement déjà.
Commentaires :
Delirium-Tremens