Je n'ai pas envie d-écrire. D'écrire que je prenais ma tête contre mes poignets à la pause ce matin. Ecrire que je repensais aux mots de la prof hier. Ecrire qu'on n'arrive pas à me toucher au fond de moi quand je Danse. Que je reste dans la forme. Et c'est pareil tout le temps de toute façon. Dans toute ma vie. Ces barrières entre moi et les autres. Entre mon coeur et les autres. Ecrire pour dire les mêmes mots. Pour les tourner de trois milles façons différentes. Les substantivés, les faire porter l'action, les faire devenir de simples qualificatifs. Mais les mêmes mots, toujours les mêmes. Je pleurniche. Et pourtant dans cette espèce de routine que sont devenus ces jours de tristesse latente, il y a ces petits moments d'évanescence profonde. Ces grands sourires ou ces discussions après le cours de XIXème et se rendre compte qu'on n'est pas les seuls. Un peu marre de me créer des chagrins d'amour et une vie d'adolescente qui a des pseudo problèmes existentiels qu'on ne peut résoudre qu'en fugant. A mon âge, on fuit plutôt. Et pourtant. J'ai commencé à dire les pincements au coeur, j'ai même dit sentiment. Tu as vu comme ça a progressé Luc? Tu as vu comme je tends à ouvrir ma propre peau, mon âme desssinée un peu comme toi? La peur de l'échec me ronge. Me ronge au point de me faire échouer contre les rives de mon unique vie. La peur de ne pas me satisfaire, même si c'est déjà fait. La peur d'être trop exigente avec moi-même. La peur d'avoir peur de tout. De l'année prochaine qui reste en suspens. De ne pas savoir encore quoi en faire. "Je pars en Australie, juste avec ma brosse à dent et sans papier, c'est décidé!", je leur ai dit ce matin - après avoir senti le prof de classique me tirer jusqu'à la concentration et me porter jusqu'à l'investissement corporel. Si ce n'est pas l'Australie, ce sera autre part. L'Italie, Florence mais non. Trop de moi. L'Amérique tiens! L'Amérique... L'Afrique, le Damemark, Madrid ou Londres. L'Ailleurs. Petite héroïne romantique. Tu me fais rire et tu m'ennuies tout aussi bien.