Lundi 03/03/08. J'ai peur de renter dans la douche. Peur de ne plus réussir à sortir de ce demi m³. Rester isoler, enfermer là-dedans. Se noyer peut-être même. Dans l'eau qui se mélange aux larmes qui coulent à l'intérieur et qui commencent à faire surface tout doucement. Je coule de partout. Ca y est. Je mets mes mains et mes bras sur mon corps. Comme pour le cacher. Je laisse mes cheveux emmêlés. L'idée m'effleure de les couper. Me faire la tête au carré. Je n'en suis pas capable. Je jette au sol la tonne d'enveloppes. Je ne suis pas tellement amère, tu sais. Juste un peu triste. J'arrive  à rien n'avaler. Et je croyais que plus personne ne me manquait. J'me suis plantée.

[*] Je mets du rouge sous les pieds coupés. Et puis, la Danse continue, alors ils ne se referment pas. Ca bave un peu, j'en ai plein les mains. L'eau aspire la fissure. Je pense à quand j'étais petite. Je faisais des soleils sur mes genoux avec ce rouge. Je ne suis pas beaucoup plus grande maintenant. Maintenir le cap au vent. S'allonger dans l'instant présent et étirer l'odeur du jour qui fuit l'indifférence. Mon corps est insolent. Mon corps est insolent. Je n'en fais pas tout ce que je veux. Je passe difficilement les pirouettes, je suis bancale. Et en plus, ça me fait mal en tournant sur les demi pointes. Elle a coupé, trop. Je ne peux plus me cacher derrière la frange, et mes yeux sont trop clairs pour qu'on ne puisse pas y lire à l'intérieur.