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La foule nous emporte chacun de nôtre côté

* septembre, ou peut-être octobre 2006.

Je suis prise dans un engrenage. Je fais des projets mais j'y crois même pas moi-même. Ou j'y crois peut-être trop.  Je ne réponds plus de moi. L'alcool désinhibe mais il trompe. On est tout sauf soit. Qui je suis déjà moi si je est un autre en plus. Je veux du bleu de nuit. Cette désagréable impression de vouloir se tirer. De se barrer et de ne laisser d'adresse à personne. Tout plaquer. Laisser en plan. Me déconnecter du monde. Oui mais pour aller où? Je ne suffoque plus, j'étouffe. Changer d'air je ne sais même pas si c'est ça la solution. C'est lâche de prendre le large. Ils ne pourraient pas comprendre parce qu'ils vont bien. Si je prends le temps de me reposer, je vais réfléchir. Avec du calme autour de moi. Ne pas avoir peur d'y penser. Ca ma foutu en mille morceaux. En papillotes qui ne brillent pas. En plus on n'a pas d'autre alternative que de réussir. J'ai la gorge nouée. Je ne faillis pas mais je me cache. La solution n'est pas les vacances. Je m'attache à ce que je ne peux pourtant pas atteindre. Regarde la Danse. Je l'ai choisi, mais elle, est-ce qu'elle veut vraiment de moi? Regarde toi, est-ce que. Regarde toi. Je repousse le reste.  Ca, c'est les artistes, elle dit. Je me fous dans l'inaccessible, l'intouchable, l'impénétrable. L'in-tremblable. J'ai l'impression de m'être paumée dans mon propre labyrinthe. Celui dont j'avais élaboré les plans. J’ai bien dû avancer un peu depuis. Plus de connards, dire ces putains de sentiments même si c'est à demi-mot encore. J'me brise en vrac. Depuis trop longtemps déjà. On essaie de trouver une solution pour me tirer de là. J'arrive à survivre en suspens et à mourir à petit feu. Comme si t'avais tout à portée de main mais t'as le bras trop court. Et si j'allais déballer ma vie ? J'ferai des métaphores de merde et il fera semblant de noter sans parler. Et après, j'en ferai quoi moi de ma vie en bordel ? 48 minutes 23 secondes.

Voilà, c'est fini
On a tellement tiré chacun de notre côté

On va pas s'dire au revoir comme sur le quai d'une gare
Qu'il fallait mieux couper plutôt que déchirer

Nos deux mains se desserrent de s'être trop serrées
Je ne vois plus au loin que ta chevelure nuit
Même si je m'aperçois que c'est encore moi qui te suis


[Jean-Louis Aubert, Voilà c'est fini]

Ecrit par lilou, le Lundi 3 Mars 2008, 23:53 dans la rubrique Quand il fait nuit.

Commentaires :

Camille
05-03-08 à 19:09

L'article n'est pas très accessible, impénétrable.
Mais il dégage quelque chose de fort, indescriptible. Que je comprends sans mettre de mots, et sans comprendre vraiment.
Encore une fois.


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
06-03-08 à 00:44

Re:

Je n'aime pas être désolée. Mais là je crois que je le suis. Parce qu'il est impénétrable. J'ai pensé à moi, à l'écriture libératrice, à rien d'autre. Et je ne m'en veux pas. De rester évasive. Je comprends que tout soit flou, pour moi c'est tellement limpide, et peut-être pour quelques autres aussi.

Je suis désolée. Et merci. D'être là encore une fois, de ces mots qui me touchent vraiment.