Le Jeudi 14 Février 2008, 21H34.

Je passe mes mains sur mon visage et je frotte mes yeux. Ils coulent mais pour une fois, pas parce que je suis triste. La fatigue me pèse. A cause de cette nuit presque blanche. 5 ans et demi après. Il m’a volé une nuit, loin de la mer sous les étoiles du Sud. Loin de nos 15-16ans. Loin de mes dernières vraies vacances. Il a fallu que ça tombe cette nuit-là. Cette nuit où les amoureux se dévoilent et s’embrasent. Les mots roulent dans la gorge et les souvenirs se prélassent. J’entends son cœur battre au creux de mon oreille. Il doit battre fort. Ce connard de Valentin doit bien avoir quelques bons côtés. J’étais juste bien. Confiance. En lui. Et en moi. Savoir qu’il n’y aurait pas un geste de trop, sentir cette espèce de respect dans sa voix. Je savais que je allais écorcher mes lèvres en lui disant qu’il m’a manqué. Mais je le fais quand même. En me réveillant, il y a quelques vêtements étalés sur le sol. Ses caresses sonnaient juste. La nuit était douce, inattendue sûrement. Mais je ne veux pas décliner de futur. Pas avec lui. Il me dit des mots bleus, rouges, roses, tendres, je ne les prends pas. Des mots qui en combleraient plus d’une, mais qui moi me font fuir. Il voudrait faire tous ces kilomètres pour moi. Je flippe. De ne pas être honnête. De le baratiner. Je crois qu'il veut la quitter. Pour moi, pour se retrouver dans mes bras. Son rire d’enfant est bercé d’innocence, de gentillesse. Et je sais que je ne le supporterai pas. Sa vie est trop confortable pour qu’il comprenne. Il va finir par m’insupporter, je le sens.

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Aujourd'hui, quand je relis, les mots sonts décadents. Je n'ai pas été correcte mais il ne le sait pas. Pas encore. Peut-être que je ne suis pas une fille correcte. Et que j'aime ça.