Le Jeudi 31 Janvier 2008. 21H05

Dernier soir. Dernier soir où mes yeux risquent de s’endormir sur les feuilles à carreaux bleus, dernier matin sans la Danse. Parce que je l’ai vraiment mise de côté durant cette fin de semaine. Mon corps n’aurait sans doute pas suivi le rythme de toute façon. Encore deux heures à voir mon poignet s’évader sur la page. Il faudrait que je sache tout parfaitement. Et pourtant. Je n’ai pas le temps de pleurer et de toute façon je n’y arrive pas. Je perds juste un peu de temps à traîner dans mes pensées. Et j’me sens conne d’écrire ça, de me sentir mal en ce moment. Hier soir, elle m’apprend pour son papa. J’entends sa voix trembler et c’est la première fois. Petite conne. Je ne sais pas vraiment quoi répondre, alors j’balance " C’est une blague ? ". J’m’en veux, j’m’en veux. Ce n’est pas possible-comment s’est arrivé- j’suis désolée. Et à ce moment-là, j’pense à tous ces gens qui comptent. A ces actes manqués. A tous ces non-dits. Je pense à Julien. Je chope mon portable et j’hésite à l’appeler. Je ne le fais pas. Pour lui dire quoi ? Ce que j’aurai dû il y a quelques semaines. Qu’il y avait comme des sécateurs dans mon ventre. C’est bien fait pour moi. La porte n’a même pas claqué.