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Des jolies marguerites Sur le haut de ses "i"

Et tout a commencé là. Au milieu d'une nuit d'été à peine fraîche. Au bord de quelques regards insistants. Quelques. Beaucoup. Je ne me rappelle plus des mots du début. De mes lèvres et de son corps qui s'en repoussent. Puis ses mains sur mes hanches, fortes. Le petit haut blanc glissait. Sa barbe brune autour d'une bouche. Je le laissais se perdre dans la culpabilité. Je me taisais et laissais les mains dans mes poches serrées [pour ne pas]. Toutes les images de ce mois d’août défilaient : le téléphone, les photocopies, et le café bien sûr, le café noir sans sucre. Quand il descend les escaliers, que je respire fort au fond de moi, que je souris doucement. Et là, ses baisers, courts. Les tours de pâté de maison et les marches arrière. A se coller contre un mur. Les tonnes de question quand il sait qu’il ne faudrait pas. Les lampadaires qui s'éteignent un à un et la magie de la nuit aussi. Il y a tous ces mots que j'aurais voulu ne pas entendre. Mais dans ce cas là, on pardonne toujours tout. Ou presque. J'ai senti ses mains sur moi, ses yeux  dans les miens et ses grandes phrases sans virgule. Elles ressemblaient aux longs silences qui se mêlaient à nos gorges. Plus le jour se levait, plus le moment semblait désagréable. Ses caresses de plus en plus rares, ses mots tranchants. J'aurais voulu que la nuit ne s'arrête jamais, qu'elle tourne en boucle, comme un vieux vinyle, qu'on puisse écouter jusqu'à la face cachée. Je m'endors le corps crispé, mes mains l'une dans l'autre. Et je m’en mors le corps. Je passe un week-end dans mes pensées. Ses phrases résonnent en moi comme un parfum d'amour de vacances. Sauf que ça ne l'était pas. Je passe devant son bureau, porte ouverte. Je ris trop fort. Pour faire semblant. L'après-midi passe et la vie aussi. Je me décide à lui sourire. Il s'excuse d'avoir écorché mon prénom. J'ai des étoiles dans le ventre, ma voix tremblerait presque. Je sens ses yeux dévisagés mes vêtements. Je laisse des blancs dans les mots. En repartant, je frotte la lavande entre mes doigts, je sens. J'ouvre les fenêtres de la voiture même s'il fait un peu froid. Quand la musique retentit une heure plus tard, je me souviens de presque tous les pas, les comptes ont filé eux - mais ça n'est déjà pas si mal. Je m’endors ; le cœur ouvert à l’infini déraison.

Ecrit par lilou, le Mardi 28 Août 2007, 17:02 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

choupi
choupi
28-08-07 à 17:37

Le titre m'a interpellé. Une chanson que j'aime bien. "Et moi je suis un homme, qui aime bien ce genre d'enjeu..."


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
29-08-07 à 11:16

Re:

Oui j'aime beaucoup aussi cette chanson là...


 
ecilora
ecilora
28-08-07 à 20:33

C'est joli.  On sent l'importace de la moindre virgule. Ici, on plonge toujours dans une belle histoire. tout commence à chaque mot.
Et...

BzOo

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
29-08-07 à 11:17

Re:

Merci. Merci. De nouvelles histoires, ça fait du bien. De les vivre. Tout commence, mais se termine malheureusement. Parfois il ne faudrait pas.

 
ninoutita
ninoutita
30-08-07 à 16:57

Pardon si j'ai mal interprété tes mots mais ses mains sur ton corps me semblaient étrangère, un peu comme automatiques et sans sentiments.
Peut-etre parce que j'ai vécu il y a peu de temps une aventure de ce type et que j'en ressors dégoutée... par lui.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
04-09-07 à 18:22

Re:

Ne demande pardon. Tu peux interprêter ces mots comme tu le veux.

Ses mains n'étaient pas automatiques, loin de là; au contraire, presque incontrôlées, clandestines surtout. Sans sentiment c'est sûr. Quant à étrangères,disons qu'il caresse un autre corps.

Je ne suis pas dégoûtée, Je ne sias pas ce que je suis pour l'instant, il est dans un coin de ma tête.