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Prendre une route parallèle, comme une furtive évasion

Décembre est arrivé plus tôt que prévu cette année. Je ne l'ai pas vu venir. Il n’ y a pas de douce mélodie en ce moment dans ma tête. C'est comme si tout se détraquait plutôt. Dans quelques jours, je pourrai ouvrir le calendrier de l'avant déposé sur les marches de l'escalier glacial menant à ma mansarde qui ne me ressemble plus. Je ne peux pas m'empêcher de me foutre cette énorme pression. J'essaie que chaque pas, chaque mouvement, chaque étirement aient un goût de réussite. Je suis déterminée comme jamais, passionnée concrètement. Mais je m'sens seule pour de vrai. Même si ce premier semestre c'était de jolies rencontres. Je m'sens seule parce que je n'ai pas le temps de me retourner, pas le temps d'embrasser, de regarder les nouveaux films dans les sales obscures. Juste regarder les affiches dans le métro et c’est tout. Je me refais tous les cours de Danse le soir, entre le boulot de la Fac. Ces feuilles à carreaux, ces livres empilés sur la petite table au milieu des tasses de café que j'avale comme des médicaments, et des vitamines qui contractent les muscles. Les nuits de cinq heures se sont enchaînées ces cinq dernières semaines et j'ouvrais les yeux le matin, la lumière était restée allumée, mes cours tombés du lit en désordre sur la moquette. Un dimanche soir, pendant cette période de partiel, j'ai revu Pablo dans un bar de Pigalle. J'avais un sourire discret, les yeux un peu blasés aussi. Et puis il a réussi à me faire relever la tête, même à me faire rire. Son baiser inattendu au bord du métro c'était comme une seconde respiration. J'avais envie d'attraper ses mains qui tenaient ma taille, mais. J'aurai voulu raconter Antoine aussi. Cette soirée froide et pressée. Il avait sûrement acheté le lot : nouvelle veste anglaise, nouveau sourire, nouvelles pensées. Les lèvres me piquaient, mes mains sont restées gelées dans mes poches alors que je les aurai bien vu dans les siennes. Parce que c'était un nouveau lui. Ne pas craquer putin. Ne pas lui faire ce plaisir. Toutes ces Danseuses qui craquent les unes après les autres cette dernière semaine. Ces Danseuses d'à peine vingt ans qui pleurent parce qu'elles ne vivent pas comme les autres jeunes filles. Ces Danseuses dont je fais partie. Ces Danseuses qui ne peuvent pas sortir le samedi soir, garder l'énergie pour Danser la semaine suivante. Toutes ces questions dans ma tête me referment. J'ai l'impression que je vais exploser à force de penser. J'engueule mes parents qui m'offrent des cadeaux et qui croyaient bien faire. Sentiment qu'ils ne me cernent plus. Je m'sens seule. Putin de sensation. Je n’arrive plus à encaisser. Je ressens comme une coupure. Je me demande si je peux encore compter sur ces amis, ceux qui étaient déjà là avant tout ça. Toutes ces larmes du fond de mon ventre explosent petit à petit. Ces larmes chaudes roulent trop vite sur mes lèvres. Je n'ai même pas eu le temps de les voir venir. Sortie Père Lachaise, ligne 2. Alcool. L'ivresse détend, il était presque temps de s'oublier. Gotan Project en fond sonore et la jeunesse de cette femme de 52 ans qui se retrouvent sur les bancs de la Fac avec nous. Celle qui a tout lâché, trop risqué de s'attacher à ce qui ne lui plaisait plus. Elle racontait les Etats-Unis et la Chine. Le LSD, ces soirées de l’autre bout du monde avec ces gens qu’elle connaissait à peine et sa vie de roman - une héroïne de Marguerite Duras. Je l'écoutais les yeux globuleux, la tête me tournait mais j'étais fascinée. Je m'accroche tu sais, mais j'ai tellement l'impression que je suis en train de me casser la gueule. J'ai besoin qu'on me retienne par la main. Qu'on me tire vers le haut aussi. Ca devient compliqué ce double cursus, éprouvant même. Tout est en petits morceaux aujourd’hui. Sur cette page. Elle aurait peut-être mieux fait de rester blanche. Je tiens encore un peu, juste de quoi souffler encore. Et s’envoler si loin. J'ai la gorge serrée, le coeur qui pèse dans mon ventre, tout est lourd.

Ecrit par passionnee-par-les-reves, le Mardi 26 Décembre 2006, 20:08 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

ciorale
ciorale
26-12-06 à 20:24

Tu sais, je voudrais être assise à côté de tes feuilles et te montrer çà et çà du bout des doigts. Je voudrais rallonger des heures à mes jours, des heures à nos nuits. Je voudrais pouvoir répondre à tes questions et les miennes reviennent en suspensions. Les questions sans réponses dans la marge de la copie double. Les stylos qui écrivent seuls pendant que l'esprit se perd dans toutes ces phrases dont on doit tirer un sens, une question, une réponse. Mais comment on peut faire? Répondre à leurs questions alors que les nôtres... Tout simplement se mettre entre parenthèses. Ne pas se penser. Penser à ces mots. Mais, on étouffe vite dans cette bulle. Le souffle coupé quand on lève les yeux et que déjà, il fait jour. Eprouvée serait peut-être le bon mot. Et il n'y a qu'un intitulé à la licence. Alors, on se remet en cause (parce qu'on sait si bien le faire) et on attend un geste, un mot qui nous souffle une mise a mo[u]rt.
En joue, contre-joue.
T'inquiète pas, j'éteindrais la lumière.
BzOo.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
27-12-06 à 14:43

Re:

Quand les yeux s'ouvrent et que déjà il fait jour, et tout le reste. Pendant 10 jours, souffler autant que je voudrai, ne rien faire... et déjà j'aurai l'impression de ne pas profiter en dormant... Enfin...

 
FleurDeYeux
FleurDeYeux
26-12-06 à 20:25

Comme l'impression que cela faisait longtemps que je ne t'avais plus lue. On a posté presque en même temps, je crois. Nos écrits ne se ressemblent pas. Et pourtant je m'en sens proche.

Joyeux Noël.

Lucie.


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
27-12-06 à 14:45

Re:

Je n'avais pas écrit depuis longtemps en effet... Cette histoire de proximité, c'est la même quand je te lis. [Et le prénom aussi]. J'espère que tu as passé un bon Noël!

 
FleurDeYeux
FleurDeYeux
28-12-06 à 14:37

Re: Re:

Ce n'est pas mon vrai prénom. Mais je lui porte beaucoup de tendresse.
Mon Noël fut très bon, j'espère que pour toi aussi.

Bisous,

Lucie :)


 
Amethyst
Amethyst
27-12-06 à 09:27

Un peu comme toi, je n'ai pas vraiment vu Noël  arriver d'autant qu'il n'a pas fait très froid pendant le mois de Décembre. Quand je me promenais dans les boutiques et que j'entendais les musiques de Noël, je trouvais que ça faisait faux, un peu fête en toc :-)

Bon courage pour la suite. Gros bisous !

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
27-12-06 à 14:46

Re:

C'est vrai que l'année dernière, le froid de l'hiver me plombait le moral; cette année, je n'ai même pas eu le temps de faire attention au temps qu'il faisait. Il ne reste plus qu'à essayer de se mettre dans le nouvel an!

 
Vendredi
Vendredi
27-12-06 à 18:24

Tu vis intensément. C'est ça qui est beau !
;-)
Pense à te reposer un peu et profite des fêtes !
Des bises !

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
27-12-06 à 18:31

Re:

Tu me crois si je te dis que vivre ce n'est pour moi pas le bon mot? J'ai l'impression de passer à côter de tellement de belles choses qu'à mon âge on est cencé vivre...

Deux jours que je ne fais rien, je ne tiendrai pas bien longtemps!

Merci d'être passée...