[*Anaïs, 26 août 2006]
Août se termine et je me consume à l'encre de Chine. Peut-être que l'hiver à mieux fait son boulot que l’été cette année. Le froid, les sourires rares et la peau fragile de décembre. Les diabolos de juillet, la crème solaire et les rires aux éclats se sont étouffés dans ma gorge et à peine consumés. Je tangue vers l'ivresse parce que les larmes auront eu raison de moi ce soir. J’ai quitté ma cousine en me cachant dans son cou, sans toucher les photos en noir et blanc. Elle a déposé un baiser sur mes lèvres, et j'ai ressuyé mes yeux. L’année prochaine signifie en réalité "dans deux semaines" et je ne me rends même pas compte de ce qu'il va se passer. J'espère que la vie me poussera dans le dos pour prendre son énergie. Voilà l'été c'était les enfants, les grands jeux, la direction, un peu d'eux aussi.
Ce putain d’été. Je n’ai pas de souvenir plein la tête, pas de premier stage en animation, pas de diabolo violette, pas de nouvelle corde sur ma guitare, plus de bouche à serrer, pas de balle à lancer. Il y a ces photos qui restent, ces sourires figés pris sur l’instantané. Et moi, derrière l’objectif, j’entasse les désillusions. Et maintenant les cartons à peine déballés vont reprendre la route pour Paris, pour une nouvelle vie [encore]. Et me laisser bercer me donne le mal de mer. Cette mer dont je rêve et qui m'appelle depuis l’autre bout du monde. Tu sais là où les vagues sont chevauchées à la renverse.