C’est juste que j’ai vu arriver ma terminale cette semaine. En plein dans les mains. Y'a eu les allers-retours à la gare de l'Est. Montmartre nous a surpris. La Tour Eiffel nous a lancé des clins d’œil. Le Trocadéro avait un goût de yaourt. Les haribos se mélangeaient aux supporters portugais. Amel et son incontestable féminité qui me sépare tant d'elle. Alors encore une fois, on a joué les antipodes, comme depuis nos quatre ans. Elle chaussée dans ses talons, moi dans mes Converses noires. Son grand amour et mes soirées arrosées au champagne. Ses doigts sur le clavier qui envoie au même garçon depuis trois ans. Les miens qui défilent la liste et qui s'arrêtent souvent sur Pablo. Ma voix sans complexe, la sienne qui s'excuse. Sa vie dans les détails et la mienne entre parenthèse. Elle raconte, elle parle d'elle, et j'écoute. Y'a Thomas dans ces phrases, au bout de chacune d'elle. Et ça fait comme un goût de déjà vu dans les conversations. A croire que le lycée est encore tout près de nous. Même si la vie a joué au funambule cette année. Les mêmes corps qui se nouent, les mêmes silences qu'elle découvre, les mêmes mensonges qui la font pleurer. La même amie qui écoute derrière le téléphone. Et j'apprends que cet été, j'ai rendez-vous avec le passé. Antoine qui sourira aux mêmes enfants que moi. Et peut-être que cette putain de complicité se retrouvera entre nos mains adolescentes, qu’on se jurera des caresses sous des débardeurs pastels. Demain, ce sont les contrats de travail pour l'été. Et Amel, elle aussi, dans les mêmes rondes enfantines que moi. Comme si les visages des dernières années que j’ai laissé dans ma Province se décidaient à s’inviter dans mon été, dans mes clichés, dans mes yeux aussi.
Et puisque les hommes
dans leurs rêves
Font de l’amour un soleil qui se lève
Vienne oh que vienne la nuit
Vienne la nuit des temps
Vienne le temps des nuits
Vienne enfin le camp
Des hommes endormis
[Les hommes endormis, Calogero]
Commentaires :
Re:
S'ils partent, les vacances, le soleil, l'été, le travil, le reste. Parce qu'à la rentrée.
Ca nous arrive quand... alors conversation avec Pablo à l'instant, et je te répondrai pas maintenant pour moi..
Les nouvelles têtes oui, mais moi je sens que les anciennes seront présentes...
No stress! bise
ciorale
Et qu'est-ce que j'aimerais... "Ses doigts sur le clavier qui envoie au même garçon depuis trois ans." Ca nous arrive quand? Diiiiis...
Même. Même. Même. Tu me donnes l'envie de nouvelles têtes. Et j'ai cette appréhension au creux du ventre pour le premier mardi de juillet... Et puis zut!
Je verrais. En temps et en heure.
BzOo