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Sans les mains Sur les pointes

C'était il y a un an, jour pour jour, quand je me demandais encore comment j'avais pu le laisser bouffer la Danse, comment il a fait pour l'arracher de mon corps. Comment j'aurai fait si elles n'avaient pas été là pour me bousculer à la renverse, pour que j'affronte ce trop plein d'émotions les yeux dans les yeux.

                 

« C’est pas marqué dans les livres… » comment se passera samedi soir…

J’ai pas envie de voir tout en noir comme ça, j’ai tellement peur de prendre mon envol samedi. Chaque spectacle est différent, on stresse plus ou moins pour des choses différentes à chaque fois : appréhension de se montrer à nu devant des inconnus, et peut-être pire, devant les gens qu’on aime, la peur de se tromper de pas, de sauter quelques temps à tord et à travers, la spoliation de décevoir celui ou celle qu’on voulait impressionner, peu importe qui il est, ce qu’il représente pour nous. Et plus je réfléchie, plus je me dis que ce dont j’ai peur cette année, et qui me frustre une semaine et demi à l’avance, c’est de me décevoir MOI-même. C’est la première année que je vais Danser pour moi (ou du moins que j’en ai conscience). Je ne vais pas chercher à impressionner mon père, après tout ça ne sert plus à rien ces efforts, ou plutôt ce sacrifice. J’ai tellement envie de me faire plaisir à moi toute seule cette année, je l’ai bien mérité non ? Et si par hasard, d’autres sont un peu contents de mon travail…alors ça sera tant mieux ! Ca passe ou ça casse…je ne pense plus qu’à ça. J’ai si peur de mal faire, de faire à côté, de regretter de ne pas m’être donnée à fond… Alors pourquoi toutes ces questions, pourquoi je n’ai qu’une envie, sauter le pas, et tenter de m’envoler, peut-être sans sécurité mais avec Passion, comme à chaque fois, et pourquoi d’un autre côté, y’a cette foutue boule au ventre qui me serre, et qui m’empêche d’être toute exciter à l’idée qu’on est à J : - 5 ? Qui ne demande qu’une chose : des répètes en plus… 19h54 Si seulement je ne pensais pas à lui samedi, si seulement je savais penser à moi samedi… C’est aller contre moi de bien Danser ? De vivre pour moi ? Je ne sais plus, je ne sais plus quelle histoire je dois raconter, je ne sais pas avec quels sentiments je devrai servir la scène samedi soir, je ne devine même pas  mon sourire samedi matin en me levant, ni même le frisson que les encouragements vont me procurer… Je crois… Et si mon envol n’était pas aussi haut que je l’espérais ? Je sais que c’était à moi de prendre l’élan nécessaire… Malheureusement, y’a eu un moment d’absence, un très long, trop long moment. Alors est ce que je vais réussir à le rattraper ce retard, est ce que je vais réussir à le combler samedi soir ?

Pourquoi ai-je autant d’appréhension cette année?

[Fin Mars 2005]

Et cette année, c'est la boule au ventre de ne pas maîtriser comme il faudrait les deux uniques chorégraphies que j'ai à Danser. C'est cette putain d'envie de pleurer parce que c'est le premier spectacle post-bac, c'est le premier qui m'empêche d'être celle qui Danse le plus de fois sur scène. Cette année, les planches ne m'appartiennent plus, j'ai l'impression de n'être que de passage. Et ce soir, ce sera les yeux mouillés que je chercherai encore mes mouvements sur les planches. A la place de prendre du plaisir plein le ventre, de sourire à ces moments de la vie d'artiste. Et de m'oublier sous les projecteurs qui éblouissent souvent.

Parce qu’il faut bien attendre…

Parce qu’il faut que je commence à me faire à l’idée que je vais bientôt vivre pour moi. Parce qu’il arrive à grand pas, et parce que je commence à sentir cette grosse boule remplissant mon ventre noué, serré entre la peur de me tromper, la peur d’oublier, la peur de ne pas [bien] donner, la peur de courir sur la musique plutôt que de la sentir, la peur de ne pas…Vivre. Danser. Je ne devrais penser qu’à ça maintenant. Et pourtant, je repousse constamment le moment de l’hystérie habituelle, je refuse peut-être le moment de me jeter dans le vide, moi contre moi cette année, le moment de me jeter dans la gueule du loup : ces questions, ces appréhensions, ces regards virés sur moi, mon Papa dans la salle. Ce ne sera pas son spectacle cette année, mais bel et bien le mien, juste à moi. « La Danse est un Art égoïste », m’a dit Lidy. Alors c’est le moment où jamais d’en profiter… 22h09

[Fin Mars 2005]

Ce soir c'est sans les mains. Et qu'est-ce que j'ai peur. Mon corps n'a rien mémorisé, et j'ai peur que ça passe inaperçu. J'ai appris qu'il serait là aussi cette année. Je ne penserai pas à lui, je ne pleurerai pas dans les coulisses à cause de lui. Je Danserai peut-être sur la pointe des pieds, tout doucement. Il faut que je m'impose... Cet après-midi, je prendrai mes repères sur cette scène que je connais par coeur, je m'allongerai sur le tapis de scène pour faire qu'un avec le sol. Et.

[Je compte les temps d' Archive, Wrong]

                       

Ecrit par passionnee-par-les-reves, le Samedi 1 Avril 2006, 11:45 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

Vendredi
Vendredi
04-04-06 à 13:39

"Cette année, les planches ne m'appartiennent plus, j'ai l'impression de n'être que de passage"


Ce n'est qu'une impression. Reprends ton pouvoir ! :-)

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
04-04-06 à 15:06

Re:

Ca ne l'était pas vraiment, même si ça ne l'était qu'un peu... merci d'être passé par ici... et merci pour ces gentils mots bise