Peut-être que je n'aurai pas dû sentir les cernes me tomber sur les joues toute la journée. Peut-être qu'on aurait pas dû arriver aussi en retard ce matin en cours, en s'excusant juste grâce à un coup de fils. Et ça passe. Peut-être que j'aurai dû manger plus qu'un yaourt au fruit à 0 % ce midi. Peut-être que ce soir je ne devrai pas aller à l'avant première dans le 13 ème et risquer d'oublier les métros sur le quai. Ce matin je suis sortie de là en enfillant ma petite veste noire. Mes gants dans le sac parce que je ne peux pas m'en passer. Et puis une écharppe. Un peu moins grosse que celle de mon frère. Le Printemps est arrivé dans nos coprs. Ca y est. Mais pour l'instant mes yeux n'en ont pas vraiment profité. Parce que j'ai encore un peu l'esprit hiver. J'ai compté sur mes doigts devant le miroir combien de cours de Danse cette semaine. Cinq jours. Mon mollet me tire à l'arrière quand je marche dans les rues sales et je me sens fatiguée de l'environnement qui m'entoure depuis quelques semaines. Il serait peut-être temps d'en changer. Mes Converses me semblent toujours trop sérrées. Comme ma gorge. Presque pas une journée sans m'être laissée bercée par le Printemps du cinéma, l'Opéra bastille, les décas dans les cafés parisiens, les films "cultes" sur un lit d'étudiant squatté, Daniel Auteuil, les biscuits à n'importe quelle heure. Mon bouquin terminé, les coups de fils vite fait, les répètes. Parce qu'il y a le spectacle ce week-end. Sourire. Angoisse. Stress. Rire. Photos. Costumes. Nettoyage de dernière minute. Films. Echauffement sur scène. Pression incontrôlée. Mouvements pas mémorisés. Ou pas assez. Rideau qui se lève et tombe 3 secondes plus tard. Sans qu'on aie eu le temps d'apprécier les applaudissements. La Danse qui rentre dans nos ventres. Et la magie qui opère si on s'oublie. Seulement si on y arrive. Je passe ma main dans mes cheveux lâchés, il y a un élastique à mon poignet. Et bientôt quitter cette école. Ce matin, un exercice devant la caméra. Le prénom Alizée qui résonne comme seule réplique. Et j'ai pleuré à l'intèrieur en pensant à "si elle foutait le camp de ma vie et de mes sourires".
Nous tournons les pages à l'improviste
Devant l'étalage d'un bouquiniste
Je ne vous connais pas, je vous frôle,
Là sur le Quai, épaule contre épaule.
Nous jetons en même temps un oeil sur
Les quatrièmes de couverture.
[Vincent Delerm, Quatrième de couverture]
Commentaires :
ciorale
J'ai cru à un drôle de hasard quand j'ai vu ton titre. J'ai souri quand je t'ai vu connectée. Mais je savais que tu écrivais. [Il y a des choses que je m'explique plus...] Alors je n'ai rien dit. Et puis, j'étais pressée aussi. Peut-être çà... Peut-être pas. Enfin... "ton p'tit coeur tout mou"... un brin de phrase que j'ai déjà lu ailleurs... lol
Pour ce soir, j'espère que tout ira. Pour le métro. La grève générale commence ce soir. On m'a dit. Et je me sens loin de tout dans ma campagne banlieusarde. Trois semaines, bientôt quatre que je suis coupée du monde. Je vois à travers de l'écran. Et je suis loin de tout çà.
Parce que j'étais triste hier. J'ai trouvé çà dommage qu'on se soit ratée. Parce que çà faisait longtemps. Mais sourire. Parce que j'aime avoir des messages sur mon répondeur lorsque j'allume mon téléphone.
Même si.Même que.Et la Danse avec un grand "D". Je retiens la leçon maintenant... Et çà va passé vite. trop vite tout çà. Même si je vis sur le bouton Pause.
Je voulais pas écrire trop. Mais c'est raté...
Alors voilà, je finis sur ces quelques mots.
Des BzOo tOo dOo parce que. C'est tout.
Et juste çà,
Chacun pour soi est reparti
Dans le tourbillon de la vie.