Les feuilles qui volent partout, l'encre qui les noirci, et j'en ai marre de faire ça. J'ai besoin du Printemps, que le soleil vienne taper contre mon velux. Ce matin j'ai claqué la grille en imaginant l'air doux traversé mon écharpe. J'ai pensé que l'atmosphère était  sucrée. Mais le vent était placide, et mes yeux ont coulé. Je ne vois plus rien. Que je ne sois pas obligée de mettre mes gants pour aller jusqu'à la voiture de Lidy. Que je ne sois pas obligée de renfiler ma veste zippée en attendant le deuxième cours de Jazz. Que je puisse sourire au lieu de pincer les lèvres dans mes pirouettes. On me demande quand se terminent mes vacances, on parle des horaires de train pour dimanche avec Vi. Et moi, je n'ai pas cette motivation qui me forcerait à apprendre le texte de ce court métrage. Et pourtant, j'ai hâte d'y être, j'ai peur de mal faire. Y'a lui, qui tiendra le rôle de mon copain. Ce garçon qu'on repère le premier mois de la rentrée. Et pourtant.

Je suis épuisée de tout. Je dois me remettre au boulot, redemander à mon corps d'aller plus loin qu'une ébauche de mouvements. Me préparer un bel avenir aussi. Mais là, tout est en suspens, je ne cherche plus à prouver. Tous les mots s'effacent. Il faudrait peut-être que j'arrête de me poser toutes ces questions, que je me lance la tête en arrière pour une fois. Sans rien comprendre. Juste en imaginant un peu.