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Conjuger l'amour au futur de l'insensé

J'ai emballé ces roses rouges dans le papier que les hommes aiment pour offrir à leurs femmes. Moi j'aimerai mieux qu'on m'offre une rose sans cellophane, un peu épinée. Y' a ceux qui envoient des fleurs à leur maîtresse, et ça colle un sourire froid. Y'a tous ces mots impersonnels que je lis sur les cartes, ou au contraire ceux qui me font mourir d'envie. Parce que vraiment. Y'a ces hommes qui sont venus chercher "un an de tranquillité". Et pourquoi si peu de femme? J'ai l'impression d'être à part, d'être celle qui offrirait des roses à son copain sans papier. Y' a cette rose rose que mon Papa m'a offerte à la fin de la journée. Celle que j'ai posée sur mon bureau dans une bouteille d'eau minérale.

Y'a eu lui. Antoine. Après six mois. On s'est tapé deux bises incertaines sur les joues. Il faisait plus chaud dans ma chambre. Alors il a enlevé son manteau, son écharpe, s'est assis à mon bureau. Et moi j'ai serré fort un coussin sur mon lit. Comme pour ne rien dire de glacial. Comme pour me taire, ne pas crier. Mais au fond, je ne sais pas si j'en avais si besoin. On était distant, on a parlé de la terminale. Et lui aussi regrette certains aspects. Il m’a parlé de cette vie. Avec l’autre conne. Et au fond, je l’ai trouvé blanc, plat. Je me suis dit qu’il n’avait plus cette fraîcheur dans le cou, son teint arrogant, les mains insolentes,  et le regard cynique. Il n’est plus aussi. Et moi, moi je me suis cachée derrière un sourire. J’ai idéalisé [un peu] ma vie étudiante. Je lui ai parlé de mes soirées, de mon court métrage à la rentrée, des auditions. Il en rit. « Parce que toi et moi, on ne se comprendra jamais pour ça ». Mais il n'y avait pas notre complicité d'avant dans nos yeux. On était ces deux imbéciles qui se jaugeaient. Et puis finalement, il a parlé, beaucoup. J'ai écouté "sans mentir". Je me surprends, je nous surprends à l'envers. Et puis ces quelques mots ce soir "c'était sympa de parler avec toi! biz, et n'oublie pas, pas un mot à qui que ce soit".

Et puis il y a ce compliment. Cachée sous sa grosse écharpe et en mettant la rose devant sa bouche, on ne voit plus que ces yeux de chat. Elle va faire fureur. Alors dans ce cas, on se tait. Et puis on se dit que c'est la Saint-Valentin, alors que peut-être. Qu’on y a droit. Juste aujourd’hui.  Et j'ai attrapé le compliment dans la main droite. Chut... Et on se dira que cette année, la Saint-Valentin n'a pas été si pourrie que ça...

 

alors me voici responsable de ma rose a jamais.

puisque c'est elle que j'ai arrosée,
puique c'est elle que j'ai protégée,
puique c'est elle que j'aime écouter
puique c'est ma rose.
puisque c'est elle que j'aime habrité
puique c'est elle que j'aime rassurer
puique c'est elle que j'aime aimer
puique c'est ma rose

[Puisque c'est ma rose, Comédie musical Le Petit Prince]

Ecrit par passionnee-par-les-reves, le Mercredi 15 Février 2006, 00:00 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

ciorale
ciorale
15-02-06 à 19:03

Puisque c'est ma rose.
Et même qu'à 10 secondes près tu postais le 14. :)
Bien que je trouve cette réaction "et n'oublie pas, pas un mot à qui que ce soit" assez étrange. Mais...
BzOo

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
15-02-06 à 19:24

Re:

J'étais persuadée d'avoir dépassé d'au moins 5 minutes...tant pis...

Cette réaction, oui, il me la justifié par "j'en connais une à qui ça ne plairait pas de savoir qu'on s'est vu, et si elle l'apprend, j'ai pas envie de passer aux explications"...

bzOoO