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La moralité se perd aussi vite que les dents [Roland Topor]

Je me suis endormie dans mes draps roses vers minuit, en pensant à lui, avec moi, dans le creux de mon silence. Sans penser à "demain".

Lundi vers 07h30 : Je sais qu'il me reste une heure de voiture pour penser à lui en écoutant les quelques chansons qui traînent sur mon mp3. Je ne pense pas à la suite, à ce qu'il va se passer. Je ne mange pas. Il ne faut pas. Alors c'est le ventre creux que l'on se stationne devant la gare. On marche vers l'hôpital en passant par ce chemin de boue, je fais attention de ne pas salir mes Converses noirs. Il y avait elle aussi, Mélanie. Et puis mon père m'a laissé. Parce que forcément, il y avait mon grand-père. Il fallait bien que ma mère me réveille dimanche matin en me disant qu’il avait fait une intoxication au monoxyde de carbone. Pas le même hôpital. Midi est arrivé tant bien que mal. L'infirmière lui a tendu ce cachet bleuté, elle l'a avalé. Et moi, les larmes aux yeux je ne l'ai pas pris. Je suis sortie dans ce couloir blanc et vu les yeux de mon père qui me suppliait de le prendre, qu'on en finisse. Alors j'ai enfilé le tissu bleu stérilisé. J'ai laissé ma culotte blanche transparente. Et puis j'ai avalé deux cachets. Elle m'a demandé de m’allonger sur le lit de malade. Alors je suis restée assise, j'ai essayé de terminer les dernières pages du roman d'Ana Gavalda, demandé à mon père de me parler, de me raconter n'importe quoi. Pour ne pas que je m'endorme. "Je veux rester lucide". Et puis j'ai senti mes pupilles se dilatées sous mes mains qui enlevaient l'eau qui coulait des yeux. Deux joints à moi toute seule. Comme  si je mettais défoncée toute seule, dans ma chambre d'étudiante déprimée. Et puis je me suis allongée en m'endormant pendant deux heures.  J'ai aperçu le dentiste (que j'avais demandé de voir). Il a pris pour lui le fait que j'avais peur qu'on m'enlève les mauvaises dents. [pfff]. Et puis un jeune homme m'a emmené au réez de chaussé en prenant l'ascenseur. Je n’aime pas les ascenseurs. Il n'a pas voulu que je descende les deux étages à pieds. Soit. J'ai entendu le nom de mon "ex"-oncle dans la salle d'anesthésie. Puis je l'ai vu arriver vers moi et il m'a dit "Salut, je t'ai vu à la télé samedi"... On a parlé de Charles Aznavour, de Julie Zenatti, de mon école. Il n'a pas compris ma formation... Et puis en même temps il me piquait le caténaire dans la peau. Alors je me suis endormie comme ça. En me réveillant j'ai vu ça main sur le lit. On m'a remonté dans cette chambre lugubre. Tante, cousines, cousins sont passés. Et puis, dans le vague. Les dents qui tiraillent. J'ai senti un baiser sur mon front, mon père. Puis un autre. Mon cousin que je n'avais pas revu depuis la mort de ma grand-mère. La nuit est passée comme un lendemain de cuite. Un peu envie de vomir. Mal de tête. Les dents qui ne se sentent plus ou un peu trop justement. Mélanie et moi avons compté les heures de la nuit. Nous nous réveillions toutes les trois heures, quasiment en même temps.

Mardi matin j'ai mis du temps a mangé cette brioche pasteurisée. Et puis j'ai terminé Je l'aimais. J'air= regardé par la fenêtre de la chambre d'hôpital, et puis j'ai fait quelques retirés, quelques ronds de jambes. Les courbatures de la répète de samedi. Parce que la Danse. Comment j’aurai fait sans elle ?

Se sentir proche de l'endormissement. Se sentir impuissante. Etre inactive. L’esprit vaseux. C'est compliqué comme état.

Je pensais ne rien pouvoir avaler. Ne pas avoir faim. Et non, je suis là, branle-bas, je me sens oisive, frêle, fangeuse, toujours la tête qui émane. Et il faudrait que j’arrête d’avaler ce chocolat, ces meringues molles. Je dois ne plus apprécier la nourriture. Et arrêter de manger à travers la gorge.

Ecrit par passionnee-par-les-reves, le Mercredi 8 Février 2006, 18:24 dans la rubrique Quand il fait nuit.

Commentaires :

ciorale
ciorale
08-02-06 à 18:49

Avoir les sentiments un peu ailleurs. Voler sans contrôler l'aterrissage. Décoller et oublier le mode d'emploi pour revenir sur Terre. Subir ses absences... C'est çà le contre-coup de l'anesthésie. :-)

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
08-02-06 à 18:57

Re:

Oui c'est vraiment exactement ça, et ce n'est pas agréable. la preuve je n'ai pas cherché à faire de jolies phrases...

 
Slay
Slay
08-02-06 à 19:12

Re: Re:

Je me souviens quand j'ai été anésthésié pour une opération des oreilles (le fermoir des boucles était rentré dans le lobe, brrr) je me suis réveillée et je voyais double! c'était carrément tordant! XD

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
08-02-06 à 19:16

Re: Re: Re:

Moi j'étais dans le gaz, ça me plaisait pas du tout cet état d'absence... t'es carrément impuissant face aux médiacments pfff ;)


 
* n0-f3e-mi3 *
14-02-06 à 10:01

Te serais-tu faite opérer des denst de sagesse par le plus grand des hasards ?

Encore un point commun ! pas des plus agréables ... mais bon ...

BiZoOo


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
14-02-06 à 10:12

Re:

Exact beurkkkkkkk mais bon , ca y est ça va mieux... ;)

kiss