[ * Al ]

Hier soir, je regardais doucement la nuit tomber sur l'asphalte et je pensai à vous. J'allumai une cigarette et je m'adossai contre la fenêtre entrouverte. Le pincement du vent me grinça la peau? Une lumière blanche sortait de deux hauts lampadaires. La couleur se diffusait dans ma chambre d'étudiante indécise. J'étais seule. Mon esprit divaguant et moi. Le silence de la pièce et du dehors me terrorisait.. Même l'air se taisait comme s'il me provoquait en duel. M’empêcher de penser à vous. J'imaginais votre corps, vos mains, l’odeur au creux de votre cou. Mais je n'y arrivais pas. Je m'efforçais pourtant, mais aucune image de vous ne tremblait au fond de mes yeux. La cigarette se consumait entre mes doigts sans que ma gorge ait pu s'arracher. Je sentais mes paupières lourdes tombées de plus en plus fort sur mon visage et je luttai. Je résistai depuis déjà une heure contre le sommeil.. Je ne voulais pas revivre ce voyage dans lequel je vous retrouverai forcément. Je ne voulais pas me retrouver dans ce jardin de pluie tiède et me sentir contre votre joue. Je ne voulais pas ne plus me rappeler une fois de plus en me réveillant. Un orage aigu tapa contre la vitre et je surpris mon corps qui s'était assoupis contre mon gré. Je levai la tête droit vers l'horizon et la ville assombrie semblait déserte. La nuit s'était déjà consumée dans les minutes de mon absence Je sentais que nos vies se rapprochaient et cependant, que je ne me souviendrais  fatalement pas de vous en décollant mes paupières dans le jour.

Ce soir, votre vois résonne en moi comme un air de piano désaccordé et paisiblement je pense à vous.