* Mouffetard, juin 2008
Je m'empêche de penser à lui parce que chaque fois, ça me fait comme des coups de poignard dans le ventre et dans la gorge ça serre. Préférer ne pas l'appeler parce qu'on s'était quitté sur une note sourire et avoir peur du changement. Je prends conscience que nous deux c'est fini. Nous deux s'est fini.
Continuer. Sans lui. Pourquoi? Certains ne croient pas aux maths, moi c'est en l'amour. A chaque fois que je me suis sentie bien, épanouie, tout a foiré. Je recommence à mentir. A faire semblant. La fatigue m'assomme très tôt, on se dope aux dolipranes pour tenir jusqu'à l'heure des mamans. Ne pas avoir le temps de ne rien faire, de contempler les secondes se lover au soleil de juillet qui a déjà disparu de nos horizons. Je souris à peine aux enfants et je fais exprès de ne pas voir leurs bêtises. Je suis restée dans une de mes autres vies. Je n'arrive pas à jeter avril et mai.
On vivait au jour le jour, même si je ne l'aimais pas. Je croyais que je ne l'aimais pas. C'est vrai que j'avais du mal à nous imaginer passer décembre ensemble. Et pourtant la rentrée je la voyais tous les deux, les vacances, l'été aussi - surtout. Aujourd'hui, je ne comprends toujours pas. J'ai encore cette sensation d'inachevé, l'incompréhension, le doute et y croire encore.
Arabelle avait raison quand elle disait que l'amour nous portait. C'est ça qui fait sourire finalement. Est-ce que toutes les scènes du monde valent un amoureux? Je l'ai cru, je le crois encore. Mais est-ce que. Est-ce que rien. J'ose parler d'amour, j'ose parce que j'ai ressenti. Je trouvais ça ringard l'amour avant. Je ne sais pas beaucoup plus aujourd'hui, je ne sais toujours pas vraiment ce que c'est. Mais y'a ce truc qui me colle encore au coeur et au corps. Un mois et demi après. Elle parlait de l'amour avec un A. L'amour des parents, du frère qui ramène sa copine à la maison, des amis qui sont à près de 400 kms et qui manquent. Il n'y a que celui de Clément qui m'importe aujourd'hui. L'espace d'un concert, on est devenu des étrangers. Tout est de ma faute, tout. Tu vois maintenant ce qu'il me reste, c'est la possibilité de te taxer des clopes sans que je te le demande et sans que tu ne dises rien. Tu vois j'ai été conne, je t'ai tendu la deuxième joue. Relation privilégiée foireuse.
Au printemps 2008 je suis tombé fou amoureux
Ça m'a fait plutôt mal j'avais de l'eau dans les yeux
Ma p' tite poupée je t'emmène dans le pays de mes langueurs
Elle fait douceur douceur la musique que j'ai dans le cœur
Toute la nuit on s'aimait
Quand Donovan chantait
Un truc qui m'colle encore au cœur et au corps
[Rock Collection, Laurent Voulzy]
Commentaires :
Re:
Merci pour ton sourire. C'est toujours ça de pris ;) Quand à ces mots je ne sais plus comment les tourner différemment. J'aimerais qu'il passent, mais ils sont coincés, là, dans la gorge.
Oui cette chanson roule en boucle en ce moment.
J'ai encore cette sensation d'inachevé, l'incompréhension, le doute et y croire encore.
Je n'ai pas compté les jours où cette sensation m'a étranglé. J'espère que les tiens finiront par s'estomper, bientôt, quand même.
Re:
Je ne peux modifier mon commentaire alors je récris pour préciser: en fait je voulais dire, j'espère vraiment.
Re:
Je l'espère aussi, vraiment.
Etranglé, c'est le mot réellement. J'avais trouvé le moyen de mettre tout ça en suspend, rien qu'un peu, d'y penser un peu moins, et puis aujourd'hui, ce week-end, tout a recommencé. C'est... épuisant.Mais tu dois déjà le savoir... non?
Re:
Oh oui. Je sais comment c'est usant. Je voudrais te le promettre, mais à défaut je te le souhaite, que de tels moments en suspens, se multiplient, et puis, durent.
C'est vraiment dur d'essayer de vivre dans le présent quand quelque chose qui nous a tant porté, tant traversé, qui a tant fait battre nos veines, n'est plus qu'un tableau accroché à un mur duquel le temps, foutu temps, nous force à nous éloigner. C'est vraiment dur de ne pas se retourner, encore mille fois (ces couleurs-là étaient si belles). Mais.
Quand tu vis des jolies choses, un joli instant, plonges-y aussi profondément que tu peux. (Et écris ça, plutôt que le reste. ;)
Re:
Ces jolis moments s'écrivent parfois. Ils trainent là, pas très loin. Dans mes brouillons. Et j'avais tellement envie de publier. Je me disais "tiens ça il faut que je l'écrive" et pourquoi ne l'ai-je pas encore fait, ou du moins pas encore publié?
Tes métaphores sont toujours très juste. Et je me vois, forcée de quitter l'emprise du tableau.
LE présent me fait peur, pire, il me fatigue d'avance. J'aimerais ce temps de suspension réellement o^tu ne vis plus vraiment, où tu reprends juste quelques force. La force d'y croire à nouveau. Parce qu'au fond, la vie, ça n'est qu'une question d'y croire ou pas - je crois (?).
Re:
Oui, pourquoi? Fais-le quand tu auras envie de le faire. Mais tu sauras que j'ai vraiment envie, et je ne dois de loin pas être la seule, de les lire.
Je, crois aussi.
Re:
Je le ferai. Mais je ne les trouve pas bons. Un peu trop simples, comme ce qui précédait les deux derniers d'ailleurs.
Bref, je mettrai en page, je publierai. Et vous serez peut-être juste quelques uns à lire.
ecilora
Alors, juste. :)
BzOo