Je rejoignais doucement Bastille. Au fond de mon sac, une pince à chignon en marque-page. Je regardais partout au cas où il serait là. Dans le quartier. J'espérais secrètement tomber sur Florian Zeller. Je lui aurais demander s'il avait dix minutes, juste pour me lire le dernier chapitre de La Fascination du pire. Sa voix m'aurait autant surprise que la chute. Entre agences immobilières, soleil frappant contre mes yeux et indécisions de fin d'année, juin suit son cours. Les vacances sont officielles, mais du reste, pas tellement. Rien n'est encore réglé. Décider de mon année prochaine, de l'école de Danse. Tout recommencer encore. Ca m'essouffle. Visite d'appartement dans lesquels je n'imagine pas forcément ma vie. Solitude future. Souvenirs d'étudiants inconnus. Quelques mètres carrés qui renfermeront de la fatigue et sans doute quelques sourires aussi. Je suis pressée d'y être, à ce mois de septembre. Amel a conclue spontanément que j'avais un Bac +1. Même pas de rattrapage. Je suis impressionnée, je ne pensais tout simplement pas. L'été me déshabille. Et j'ai l'impression d'avoir besoin de dormir des matinées entières, seule, sans personne. Rattraper les heures de sommeil évasives de cette année scolaire. Heures de sommeil que j'ai sauté comme les repas, parce que pas le choix, pas le temps, pas l'envie sûrement. Je me suis musclée autant qu'endurcie le caractère. Et peut-être que je ne suis plus celle d'il y a 1 an. Ils l'ont remarqué. Ceux avec qui je passais ma première année d'étudiante à Paris. Ceux avec qui j'ai improvisé dans une salle noire des journées entières. Ceux avec qui j'ai marqué le ton des didascalies et tourné devant les caméras infidèles. Ils ont joué dans un théâtre parisien. J'ai applaudi, surpris des larmes coulées du cœur à la fin. J'ai félicité leur progrès, et cette affection qui les entourait. Je n’enviais pas l’année qu’il venait de passé ensemble mais leur talent. Mes vieilles habitudes retrouvent surface. Continuer à lire ces lignes accordées. J'achète un autre livre de l'auteur, je le dévorerai. Je le surprendrai à la terrasse d'un café parisien dans le Vème regardant passé la vie. Et j'enchaînerai sa voix aux premières pages des Neiges artificielles.
Commentaires :
Re:
Merci beaucoup. Ce sont ce genre de commentaire qui me conforte dans l'idée d'être ici et de ne pas être de trop, ou pas à ma place sur la plateforme. Non pas que j'en ai nécessairement besoin, mais c'est relativement agréable de les recevoir...
Pour dire vrai, d'ici une semaine je pourrai écrire tant que je voudrais, et ça me manque de ne pas pouvoir poster plus souvent...
Bon alors ça se passe bien tes visites? Tu fais quoi pour la fête de la musique ? (oui c'est une proposition) :)
Re:
Qui a des bleus partout, comme moi du reste.
Si elles se passent bien, je n'sais pas si on peut dire ça, parfois je me sens extrêmement rassurée, et d'autres fois totalement épouvantée!!
Désolée d'être partie comme une voleuse, en fait... Mais j'ai été très très très contente de te revoir.
BzOo dOo
Naima
C'est un joli titre, et j'aime bien la photo. J'ai été contente de voir ton pseudo tout en haut de la liste des articles qui viennent de paraître- à vrai dire je me suis précipitée dessus. Parce que j'attendais de nouveaux mots de toi et... voilà, je voulais juste dire ça.
Quelques sourires pour finir l'après-midi