Tu seras sans doute aussi surpris que moi en recevant cette lettre (si tu la reçois un jour bien sûr). Je n'ai pas vraiment de prétexte, si ce n'est que je me sens couper de toi, et ce depuis un été de mon adolescence. Mon écriture est sans doute un peu bancale : je suis dans un train qui me ramène dans ma province... et mes mots le seront aussi certainement, bancals. Parce qu'on ne s'est pas écrit depuis pas mal de temps déjà... Enfin tout est relatif! Début Mars. La période pendant laquelle je commence sérieusement à penser à l'été. Et puis je sais finalement que je vais devoir me résigner aux jobs d'été... Je crois que les grandes vacances, c'est réservé aux petits, après ça n'existe plus. C'est dommage, j'aurai bien revécu un été de jeunesse à Biscarosse. Je me surprends parfois à sourire silencieusement vers le ciel, en regardant les étoiles, je pense discrètement à toi. Les étoiles sont je crois, le plus beau souvenir qu'il me reste de toi. Peut-être parce que le ciel nous recouvre totalement et qu'importe où je me trouve, je peux me rappeler de cette soirée sur la plage. Mais je ne veux pas écrire une lettre de plus et raconter les images de ces vacances. Je me suis rendue compte un jour qu'il fallait avancer en même temps que le temps, parce que lui il ne t'attend pas. Même si j'ai bien souvent du mal à éviter les marches arrières. Et puis je n’ai pas envie de nous mentir une fois de plus non plus. Cet été ne sera sans doute pas celui où nos regards se recroiseront. Comme les quatre précédents, on se dira qu'on voudrait. Mais. C'est une belle évidence qui grésille. Se retrouver à coup sûr. On ne rejouera sûrement pas la même scène. Il y aura le sable en moins, et nos années en plus. J’avais à peine quinze ans et pourtant, les grains de sable glissaient en [sou]rires sous mes doigts.
Commentaires :
Re:
Et finalement, les timbres nous déboursent...
Comme une bouteille à la mer oui, envoyé, imprimé, sans mon écriture, tapé aséptisé, et sans signer... comme une bouteille à la mer disais-tu...
Et finalement j'ai encore du mal à ne plus faire des retours en arrière.
Contente de te retrouver, tes mots sont toujours aussi beaux :)
ecilora
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